LA PETITE SOCIOTHÈQUE
Petites bouchées d'ouvrages militants à partager

Les 11 points de praxis d’INCITE!

Thèmes centraux

Résumé et analyse

Les 11 points de praxis publiés par INCITE! constituent un cadre stratégique et politique pour les mouvements féministes abolitionnistes. Ils ne forment pas un programme clos, mais une série d’orientations concrètes qui articulent critique du système pénal, luttes anti-violence, et transformation sociale structurelle.

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  1. 1- Développer des réponses communautaires à la violence qui n’impliquent pas l’État pénal, tout en assurant la sécurité et la responsabilisation pour les survivant·es de violences sexuelles et domestiques. Ces réponses locales doivent être documentées et partagées comme pratiques collectives transformatrices.

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  2. 2- Évaluer l’impact du financement étatique sur les mouvements de justice sociale et élaborer des stratégies financières autonomes. Il s’agit aussi de cibler les violences sexuelles perpétrées par l’État.

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  3. 3- Établir des connexions entre les violences interpersonnelles, les violences institutionnelles (prison, psychiatrie, protection de l’enfance) et les violences internationales (guerre, militarisation, impérialisme sexuel).

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  4. 4- Refuser de penser les violences comme des incidents isolés : reconnaître leur ancrage structurel, leur intersection, et construire des stratégies qui articulent violences de genre et violences d’État, notamment à travers la situation des femmes incarcérées pour avoir survécu à des violences conjugales.

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  5. 5- Centrer les analyses et stratégies sur les femmes racisées pauvres et issues des classes populaires, en liant luttes anti-violence, justice de genre et transformation économique anticapitaliste.

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  6. 6- Visibiliser les violences d’État vécues par les femmes racisées, et en faire un axe central de l’organisation militante.

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  7. 7- Refuser les réformes législatives qui renforcent le système pénal, même lorsqu’elles incluent des mesures contre les violences de genre.

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  8. 8- Promouvoir une éducation politique quotidienne qui relie violences sexuelles, racisme, colonialisme, capitalisme, patriarcat et hétéronormativité. Montrer que la violence d’État nourrit les violences interpersonnelles.

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  9. 9- Lutter activement contre le sexisme et l’homophobie dans les communautés pour garantir la sécurité collective.

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  10. 10- Appeler les hommes racisés et les hommes engagés dans les luttes sociales à prendre leur part dans la lutte contre les violences de genre. Examiner leurs propres blessures et conditionnements pour transformer leur rapport à la justice de genre.

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  11. 11- Relier transformation personnelle, processus de guérison, et luttes collectives pour la justice sociale. La fin de la violence ne suffit pas : il faut construire une société fondée sur la liberté radicale, la responsabilité mutuelle et le soin collectif.

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Ces 11 points dessinent un horizon d’action féministe abolitionniste : une société où la sécurité repose non sur la menace ou la punition, mais sur un engagement collectif à la vie, au soin, et à la justice radicale.