What’s Next: Why Reparations Require Climate Justice
Thèmes centraux
- Articulation entre justice climatique et réparations globales
- Critique des approches « séparées » ou sectorielles de la justice (climat, race, genre, etc.)
- Proposition d’un cadre unifié : justice systémique planifiée
- Importance stratégique et politique de l'action collective transnationale
- Rôle des infrastructures sociales et des institutions dans la transition juste
Résumé et analyse
Ce chapitre prolonge la perspective constructive élaborée précédemment en ancrant les réparations dans le contexte de l’urgence climatique mondiale. Táíwò affirme que toute politique réparatrice crédible au XXIe siècle doit intégrer la lutte contre le changement climatique comme un enjeu structurel et non comme un domaine parallèle de justice. Autrement dit, la justice climatique n’est pas simplement compatible avec les réparations, elle en est désormais une exigence constitutive.
L’auteur commence par une critique de ce qu’il appelle les conceptions disjointes de la justice : elles traitent séparément des problèmes systémiques (racisme, appauvrissement, dégradation environnementale) et échouent ainsi à répondre à leur enchevêtrement historique. Au contraire, Táíwò mobilise l’idée d’un monde post-impérialiste à construire, dont le fondement serait une justice infrastructurelle et climatique — c’est-à-dire une réorganisation massive des systèmes de production, de mobilité, de santé et d’alimentation, à l’échelle globale.
L’argument central est donc que les réparations ne sauraient se limiter à des transferts financiers ou des reconnaissances symboliques : elles doivent participer d’un projet transformationnel qui redistribue non seulement les ressources mais aussi le pouvoir organisationnel mondial. Cela passe notamment par le développement d’institutions collectives capables de répondre aux catastrophes climatiques tout en inversant les effets de l’impérialisme racial global.
L’orientation est éminemment politique : Táíwò appelle à des coalitions transnationales, à des formes de planification démocratique radicale, et à un engagement concret avec les mouvements sociaux du Sud global. Il s’agit de créer un monde dans lequel les institutions publiques sont les ramps (rampes d’accès) vers l’autodétermination collective, en intégrant la lutte écologique comme infrastructure de la liberté.
Concepts clés définis, expliqués et historicisés
🔹 Définition
Lien entre justice environnementale et justice historique. Pour Táíwò, elle implique une transformation globale des structures d’inégalité produites par l’extractivisme colonial et racial.
🔹 Contexte historique
Concept né dans les années 1990 dans le Sud global. S’oppose à l’écologie technocratique, et politise les négociations climatiques dominées par le Nord.
🔹 Définition
Système mondial articulant impérialisme économique, colonialisme et hiérarchie raciale. Il façonne la vulnérabilité climatique et l’accès inégal aux ressources de survie.
🔹 Contexte historique
Prolonge les travaux de Du Bois et des penseurs de la décolonisation. Sert ici à expliquer l’injustice climatique contemporaine.
🔹 Définition
Organisation proactive des structures sociales, économiques et écologiques en vue d’une autodétermination collective équitable.
🔹 Contexte historique
Tradition radicale de planification démocratique, allant du municipalisme à des projets comme le Green New Deal. Revalorisée ici comme instrument de justice structurelle.
🔹 Définition
Infrastructures sociales et institutionnelles qui permettent aux individus et communautés d’accéder à leurs conditions d’autonomie.
🔹 Contexte historique
Tirée des études du handicap, la métaphore est élargie par Táíwò pour désigner tout dispositif structurel favorisant la liberté concrète dans un monde inégalitaire.